Algérie – Un député a appelé les autorités à fermer le Square Port Said, estimant que le marché informel des devises cause des préjudices quotidiens à l’économie nationale.
En effet, le député de Front de la justice et du développement (FJD) Lakhdar Benkhellaf, s’est enquit de l’activité illégale du marché parallèle des devises, notamment le Square Port Said; rapporte le quotidien arabophone Echourouk dans son édition du 15 février.
Dans ce sens, Benkhellaf reproche aux différentes institutions de l’État, leur immobilisme face au marché noir qui opère en toute impunité. Selon lui, le Square est devenu une véritable bourse en Algérie opérant dans l’illégalité la plus totale au vu et au su de toute le monde.
Le député s’indigne, à juste titre, en expliquant que la bourse parraléle en Algérie se situe à quelques centaines de mètres de l’Assemblée Populaire Nationale, du tribunal de Sidi M’hamed, ou encore de la Direction générale de la Sécurité Nationale. Une activité qui saigne l’économie nationale en contribuant au transfert illicite des devises à l’étranger, s’est-il scandalisé.
Benkhellaf estime qu’il est du ressort du ministère des Finances, de prendre des mesures face à ce fléau qui ronge la valeur de l’’argent public, en encadrant l’activité de ce marché parallèle dans les plus brefs délais, indique la même source.
Vers la fermeture du Square Port Said ?
À en croire les récentes déclarations du président Abdelmadjid Tebboune et des membres de son gouvernement, les jours du célèbre marché noir algérien sont comptés. En effet, lors de la réunion gouvernement-Walis au Palais des nations à Alger, Tebboune a exprimé explicitement sa volonté de lutter contre tous types de fraudes, en criminalisant notamment l’évasion fiscale et le non-paiement des impôts.
« Il va y avoir une loi qui va criminaliser l’évasion fiscale. Comme aux États-Unis et dans d’autres pays à travers le monde. Celui qui ne paiera pas ses impôts sera passible de crime économique », a affirmé Tebboune, soulignant que cette loi s’ajouterait au droit pénal.
Pour rappel, l’ex-ministre des Finances Mohamed Loukal avait évoqué, lors d’un débat sur le projet de la loi de finances 2020 devant les députés de l’APN, l’inquiétude des autorités concernant le marché parallèle des devises en Algérie.
Ce dernier avait estimé que le Square fonctionne dans la clandestinité la plus totale sans être soumis à la moindre réglementation. Il comptait déployer des stratégies visant à arrêter l’évasion fiscale et les surfacturations afin d’affaiblir cet « espace parallèle ».