Automobile – La monnaie algérienne poursuit sa dégringolade répercutant significativement sur les ménages, les entreprises, l’économie et les industries. La question qui reste en suspens est de savoir si cette chute du dinar influera notamment sur les prix des prochaines voitures que l’Algérie importera.
Après plus d’une année blanche pour le secteur automobile, l’importation des véhicules est sur toutes les lèvres. Elle est empreinte d’un grand espoir pour le redressement économique et la réforme financière du pays. Elle représente également un soulagement pour les citoyens qui se heurtent à des ventes d’engins d’occasion au coût du neuf. Mais qu’en est-il des prix de ces nouvelles voitures au regard de la chute du dinar en Algérie ?
Une question qui taraude déjà les esprits. Et sa réponse risque fortement d’en décevoir plus d’un. Contre toute espérance, les coûts des véhicules neufs ne seront pas les mêmes que ceux relevés durant les années passées. La raison en est que la valeur de la monnaie locale ne cesse de s’effriter face à l’euro et aux principales devises.
La dévaluation du dinar, planifiée dans la Loi de finances 2021, représente en effet une menace potentielle aussi bien pour le concessionnaire automobile que pour son client. C’est en tout cas le constat qu’ont dressé des observateurs et experts auprès du média spécialisé, Autobip. Celui-ci mentionne l’information dans son édition de mardi dernier.
Devises en Algérie : le recul du dinar (DZD) rime avec la hausse des prix des voitures neuves, selon les spécialistes
Ce n’est une nouvelle pour personne : depuis des mois, le billet national enregistre des baisses historiques tant sur le marché officiel qu’illicite. Il faut noter qu’il y a quatre (4) ans, un euro (EUR) s’échangeait, dans la sphère bancaire, à près de 120 dinars (DZD). En 2019, la monnaie unique était cédée à 135 dinars algériens. Le marché des devises, formel et informel, a atteint des records au cours de cette année.
Actuellement, la devise de l’UE passe la barre des 160 DA chez la Banque d’Algérie. La monnaie locale se défait alors de son allure. Elle perd ainsi un peu plus de 10 % de sa valeur principale. Elle enregistre aussi des chutes inquiétantes vis-à-vis du billet vert où figure le premier président des États-Unis. En parallèle à cet effondrement, un dollar (USD) est effectivement proposé à 133 dinars algériens sur le marché interbancaire.
Tandis qu’en 2017, la BA l’avait ancré à la monnaie nationale à un taux de 110 dinars pour un dollar. Il y a deux ans, ce dernier s’échangeait à 120 DA. En l’espace de quatre ans seulement, les deux principales devises, soit l’euro et le billet vert étasunien, se sont appréciées respectivement de près de 33 % et 20 %. Le site précité souligne un deuxième facteur qui entraînera inévitablement une hausse des prix des voitures neuves.
Il s’agit, dit-on, des frais de port. Le transport maritime, rappelons-le, nage en pleine crise budgétaire, compte tenu d’une suspension d’activité relative à la crise sanitaire du coronavirus. La pandémie continue de freiner le secteur portuaire, depuis plus d’un an maintenant. Le consommateur algérien doit donc, selon cette logique de calcul, s’attendre à des prix inéluctablement plus élevés que la norme des prochains véhicules importés.