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vendredi, 6 décembre 2024
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Algérie : Vers un baril de pétrole à 10 dollars ? Un spécialiste se prononce

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Algérie – Un expert en stratégies et financements internationaux, explique les répercussions futures de la baisse du prix du pétrole algérien depuis le début de la crise du Coronavirus. Il prédit le Brent (référence pour le pétrole algérien) à 15 dollars, voire 10 dollars le baril.

Interviewé par le quotidien national Liberté, Lachemi Siagh, spécialiste en stratégies et financements internationaux, a dévoilé son avis d’expert concernant les bouleversements économiques mondiaux; et particulièrement inattendus, causés par la baisse inédite des prix du pétrole depuis le début de l’année 2020; coïncidant avec la propagation inexorable de la contagion du Covid-19.

Tout d’abord, l’invité a rappelé que depuis le mois de janvier dernier; la consommation pétrolière mondiale a chuté de plus de 30%. Évidemment, en raison de l’arrêt de l’économie chinoise; provoqué par la dissémination du Coronavirus. Une situation suivie par la suspension des échanges aériens et de l’arrêt d’environ 50% des activités économiques des grandes puissances frappées par cette crise sanitaire; à l’instar de la France, l’Italie, l’Espagne et des États-Unis; a souligné Siagh.

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Dans le même sillage, l’expert a remis en cause la guerre des parts de marché pétrolier, livrée entre l’Arabie Saoudite et la Russie, au lendemain de la baisse soudaine de la demande. Le but de l’Arabie saoudite; a-t-il souligné, était de faire baisser la production Russe, contrairement à la Russie qui voulait noyer les producteurs américains de pétrole de schiste; étant la production de ce dernier très coûteux.

Le spécialiste poursuit, en affirmant que même l’accord visant à réduire la production de 10 millions de barils; n’a pas suffi à atténuer la chute libre des prix. Une situation qui a évolué en faveur des pays importateurs et consommateurs de pétrole, puisque l’offre a dépassé la demande, « aujourd’hui les moyens de stockage n’existent plus »; a constaté l’expert. 

Ainsi, ce revers a engendré une offre de la production américaine, ce 20 avril; à -37 dollars le baril pour le mois de mai. De son côté, le pétrole de l’Alberta au Canada se vendait à 0 dollar et le Brent d’Europe du Nord et le pétrole Algérien se portaient légèrement un peu mieux. 

Néanmoins, l’expert en stratégie financière a estimé que le baril du Brent sur lequel est indexé le pétrole algérien va suivre le WTI (référence pour le pétrole américain) poursuivra de baisser; pour atteindre les 15 dollars, voire les 10 dollars le baril sous peu.

L’impact de cette situation sur l’économie nationale

Par conséquent, les résultats seront violents et désastreux pour les pays producteurs et exportateurs de pétrole, dont l’Algérie; étant ces derniers financièrement dépendant de la rente pétrolière. Pour notre pays, rappelons que 60% des revenus de l’État sont tirés des hydrocarbures qui représentent 96% du total de ses exportations. 

Le tissu économie national est déjà fragilisé depuis des années et tend à se détériorer davantage, puisque ce 20 avril le seuil du Sahara Blend; brut référence au pétrole Algérien, était coté à 16.95 dollars. Selon la même source, ce n’est pas le pire, car le 1er avril dernier, le prix du baril de Sahara Blend avait touché son coût de production; soit 14.59 dollars. Remarquons que ce mois-ci, le Sahara Blend a grandement diversifié ses prix, baissant de 22.72 dollars le 3 avril à 16.50 le 15 du même mois. 

Selon le rapport datant de janvier dernier de l’Opep, le cours du brut Algérien pour 2019 s’était établi à 64.49 dollars le baril, reculant de 9.72%; soit 6.95 dollars par rapport à son prix moyen de 2018 où il s’était établi à 71.44 dollars. Pour l’Opep, l’Algérie doit baisser sa production à partir du 1er mai prochain. 

L’économie mondiale changée à jamais ?

Lachemi Siagh, s’est également penché sur l’impact du contexte actuel du marché pétrolier à l’international. « L’Arabie Saoudite, la Russie ou encore l’Iran; frappé par les sanctions, et tous les autres producteurs d’ailleurs; vont souffrir très durement et attendre plusieurs mois, voire deux à trois ans, avant d’avoir un baril de pétrole à 35 ou 40 dollars »; a signalé l’expert.

Siagh a souligné que des réformes profondes seront établies, à savoir le recours aux emprunts extérieurs et à la planche à billets, indiquant que de son côté; la Réserve Fédérale Américaine a imprimé 2.000 milliards de dollars pour soutenir son économie. Quant à la Banque Centrale Européenne; elle a imprimé 1.000 milliards de dollars pour soutenir l’Europe.

Le désastre sanitaire mondiale plombera l’économie internationale d’une manière monumentale et ouvrira le chemin à un nouvel ordre mondial qui verra le début de la fin de la suprématie américaine, car depuis la crise financière de 2008; la richesse industrielle et financière, s’est déplacée vers l’Asie (Chine) et le Moyen-Orient.

Un autre perdant se joindra à la liste, l’Europe en l’occurrence; qui pourrait être encore plus désunie; a-t-il conclu, en faisant référence à la guerre commerciale, industrielle et technologique engagée récemment par les USA contre la Chine et l’Europe.

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