Algérie – Les infrastructures sanitaires algériennes, maigres et atrocement mal équipées, semblent n’avoir aucune chance devant l’impitoyable Covid-19.
De passage sur le plateau de la chaîne arabophone El Bilad, un médecin algérien a exposé, dans un contexte mondial marqué par la pandémie du Coronavirus, l’état « catastrophique » du système sanitaire algérien, qu’il n’a pas manqué de déplorer en dénombrant les multiples et interminables problématiques, qui causent l’endommagement profond des parties les plus vitales de son fonctionnement. Des carences et des zones d’ombre entachent la structure générale d’un secteur, pas moins abandonné que sensible.
Le docteur a entamé son intervention télévisuelle par le soulignement du degré élevé de la dangerosité des infections respiratoires, que ses services reçoivent en réanimation de 1 à 2 fois par mois, en indiquant que leur taux de mortalité dépassent cruellement les 50%.
« Imaginons que du jour au lendemain nos services soient entièrement submergés par des cas de SDRA, le syndrome de détresse respiratoire aiguë, que ferons-nous ? », se demande-t-il. Par la suite, et dans le même enchaînement d’idées, il précise que « la capitale Alger, ne compte que 30 lits de réanimation. ». Un chiffre démenti par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui a avancé le chiffre de 400 lits, lors de son passage ce lundi 16 mars, sur les ondes de la radio nationale.
Le professionnel de la santé, prend l’exemple de l’Italie qui, en dépit de l’importance des moyens, du savoir, et du savoir faire dont elle dispose, elle avait eu recours à l’aide étrangère. Le toubib, en envisageant un scénario similaire, prédit l’avènement d’une tragédie insoutenable. Il appelle par cette occasion les pouvoirs publics “à équiper, au plus vite, tous les hôpitaux des dispositifs de la ventilation artificielle, et de surveillance intensive.” Autrement, si l’Algérie ne réussit pas la prévention, elle ne pourra jamais mener le traitement à succès.
Blida démunie face à la progression de l’épidémie
L’hôpital de Boufarik à Blida, une wilaya qui risque le confinement de par l’importance de la propagation du virus parmi sa population, selon le quotidien national El Watan, souffre d’un manque flagrant en matière de kits de prélèvement sanguin et nasal, utilisés pour effectuer le test au Coronavirus. C’est ainsi que de nombreux citoyens, motivés par leur proximité avec des individus confirmés malades, une fois sur place, ne trouvent pas les outils leur permettent de se faire testés.
Soulignons notamment, d’après la même source, que le CHU Frantz Fanon de Blida, ne dispose d’aucun service de réanimation autonome. L’administration de la santé ont obligé, ses patients et son staff médical à se contenter des quelques unités, dispersées ici et là entre les divers services. Celles-ci se révèlent insignifiantes, et le seront encore plus à l’avenir, devant l’ampleur que prennent les contaminations.
L’éventualité de passer au niveau d’alerte supérieur, c’est-à-dire le stade-2, qui se déclenche par un nombre de contaminations oscillant entre 50 et 200, n’est pas à exclure. Dans le cas d’une semblable évolution de l’épidémie la mobilisation de tout le personnel, armé des moyens renforcés préalablement, ce qui signifie dès à présent, devient plus qu’indispensable.